Aperçu
Les données provenant d’une étude sur les interactions médicamenteuses associées aux combinaisons d’œstrogènes conjugués et d’acétate de médroxyprogestérone indiquent que le devenir pharmacocinétique des deux médicaments n’est pas modifié lorsqu’ils sont administrés conjointement. Les interactions médicamenteuses des œstrogènes conjugués n’ont pas fait l’objet d’autres études cliniques.
Les œstrogènes peuvent réduire l’efficacité des anticoagulants, des antidiabétiques et des antihypertenseurs.
Interactions médicament-médicament
La présente section contient de l’information sur les interactions médicamenteuses des produits à base d’éthinylœstradiol (en particulier les contraceptifs oraux) qui ont été signalées dans la littérature. La portée clinique de ces effets est inconnue. De plus, on ignore si ces interactions se produisent avec des produits contenant d’autres types d’œstrogènes. C’est pourquoi on recommande de surveiller étroitement la réponse de la patiente à son traitement.
Biotransformation hépatique
Il y a risque d’interactions avec des médicaments induisant les enzymes microsomales (p. ex. rifampicine, barbituriques, phénytoïne, carbamazépine, troglitazone), car ils sont susceptibles de réduire la concentration d’éthinylœstradiol.
Paroi gastro-intestinale
L’éthinylœstradiol se transforme en son dérivé sulfate dans la paroi gastro-intestinale. Il est donc possible que les médicaments qui inhibent par compétition la sulfatation à cet endroit (p. ex. acide ascorbique, acétaminophène) augmentent la biodisponibilité de l’éthinylœstradiol.
Interférence avec la biotransformation d’autres médicaments
L’éthinylœstradiol peut entraver la biotransformation d’autres produits en inhibant les enzymes microsomales du foie ou en provoquant une conjugaison hépatique, en particulier une glucuroconjugaison. On a relevé une hausse des concentrations plasmatiques de cyclosporine, de prednisolone et de théophylline lors de l’administration concomitante de certains médicaments contenant de l’éthinylœstradiol (p. ex. contraceptifs oraux). En outre, les produits à base d’éthinylœstradiol peuvent provoquer la conjugaison d’autres substances.
On a noté une baisse du taux plasmatique d’acétaminophène et une augmentation de la clairance du témazépam, de l’acide salicylique, de la morphine et de l’acide clofibrique quand ces médicaments ont été administrés avec certains produits contenant de l’éthinylœstradiol (p. ex. contraceptifs oraux).
Des études in vitro et in vivo ont démontré que les œstrogènes sont partiellement métabolisés par l’isoenzyme CYP3A4 du cytochrome P450. Les inhibiteurs et les inducteurs de la CYP3A4 peuvent donc altérer la biotransformation des œstrogènes. Les inducteurs de la CYP3A4, comme le millepertuis (Hypericum perforatum), le phénobarbital, la phénytoïne, la carbamazépine, la rifampicine et la dexaméthasone peuvent faire baisser la concentration plasmatique d’œstrogènes, ce qui risque d’entraîner une diminution des effets thérapeutiques et/ou de modifier le tableau des saignements vaginaux. Les inhibiteurs de l’isoenzyme CYP3A4, comme la cimétidine, l’érythromycine, la clarithromycine, le kétoconazole, l’itraconazole, le ritonavir et le jus de pamplemousse, peuvent faire augmenter la concentration plasmatique d’œstrogènes, ce qui risque d’entraîner des effets indésirables.
Autres interactions avec l’éthinylœstradiol
La coadministration d’atorvastatine et de certains produits contenant de l’éthinylœstradiol (p. ex. contraceptifs oraux) augmente de 20 % l’ASC de l’éthinylœstradiol.
Les études pharmacocinétiques cliniques n’ont révélé aucun effet constant des antibiotiques (autres que la rifampicine) sur le taux plasmatique des stéroïdes de synthèse.
Interactions médicament-aliment
Les inhibiteurs de la CYP3A4, comme le jus de pamplemousse, peuvent accroître le taux plasmatique de 17ß-œstradiol et causer des effets secondaires.
Une étude a été menée auprès de femmes ménopausées en bonne santé pour étudier la possibilité d’une interaction médicament-aliment causée par l’administration de deux comprimés PREMARIN à 0,625 mg d’œstrogènes conjugués et de deux comprimés de 2,5 mg d’acétate de médroxyprogestérone immédiatement après un déjeuner riche en gras. Le repas a ralenti l’absorption des œstrogènes conjugués, réduisant ainsi la Cmax des divers œstrogènes de 25 % à 30 %, et augmenté la Cmax de l’acétate de médroxyprogestérone de 89 % et son ASC0-∞ de 28 %. Par conséquent, les aliments ont légèrement diminué la Cmax, sans modifier l’ASC, des œstrogènes d’un comprimé PREMARIN à 0,625 mg et nettement augmenté la Cmax et l’ASC de l’acétate de médroxyprogestérone d’un comprimé à 2,5 mg.
Interactions médicament-plante médicinale
Certains produits à base de plantes médicinales (notamment le millepertuis) vendus sans ordonnance pourraient interférer avec le métabolisme des stéroïdes et ainsi altérer l’efficacité et l’innocuité des œstroprogestatifs. Des bouffées de chaleur et des saignements vaginaux ont été signalés chez des femmes prenant une œstrogénothérapie ou un traitement œstroprogestatif substitutif et des préparations de millepertuis (Hypericum perforatum). Le millepertuis peut induire les enzymes microsomales hépatiques et, en théorie, réduire l’efficacité du traitement.
Les médecins et les autres professionnels de la santé doivent se renseigner sur tout autre produit en vente libre que prend leur patiente, y compris les plantes médicinales et les produits naturels offerts dans les nombreux magasins de produits naturels.
Effets du médicament sur les résultats des épreuves de laboratoire
Les produits contenant des œstrogènes peuvent modifier les résultats de certains tests endocriniens et hépatiques :
- prolongation du temps de prothrombine et du temps de céphaline; augmentation des taux de fibrinogène et de l’activité du fibrinogène; augmentation des facteurs de coagulation VII, VIII, IX, X; augmentation de l’agrégabilité plaquettaire provoquée par la noradrénaline et diminution de l’antithrombine III;
- augmentation de la concentration de globuline fixant la thyroxine (TBG), ce phénomène entraînant une hausse de la concentration totale de thyroxine circulante (T4) déterminée par chromatographie sur colonne ou dosage radio-immunologique; réduction de la fixation de T3 sur une résine, ce qui traduit l’élévation du taux de TBG; aucune modification de la concentration de T4 libre;
- intolérance au glucose;
- augmentation des taux plasmatiques de cholestérol HDL et de cholestérol HDL2, diminution de la concentration de cholestérol LDL, augmentation de la concentration sérique de triglycérides et de phospholipides;
- augmentation possible des taux sériques d’autres protéines de liaison, par exemple la transcortine (CBG) et la protéine porteuse des stéroïdes sexuels (SHBG), entraînant respectivement une augmentation des taux de corticostéroïdes et de stéroïdes sexuels circulants; aucune modification des concentrations d’hormones libres ou biologiquement actives;
- réduction possible de la réaction à la métyrapone.
Les résultats des analyses de laboratoire susmentionnées sont fiables seulement si le traitement est interrompu depuis deux à quatre semaines.
S’il y a lieu, l’anatomopathologiste doit savoir que la patiente est sous hormonothérapie substitutive quand des spécimens lui sont envoyés.
Interactions médicament-mode de vie
L’abus d’alcool durant une HTS peut entraîner une hausse de la concentration d’estradiol dans le sang circulant.
Interactions médicament-aliment
Les aliments ne modifient pas l’absorption des œstrogènes que contiennent les comprimés PREMARIN à 1,25 mg. On peut donc prendre les comprimés PREMARIN avec ou sans nourriture (voir POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION).