Mises en garde et précautions importantes
Le tabagisme augmente le risque d’effets indésirables cardiovasculaires graves. Le risque augmente avec l'âge et devient important chez les fumeuses âgées de plus de 35 ans qui utilisent des contraceptifs hormonaux. Il faudrait conseiller aux femmes de ne pas fumer. (Voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS : Appareil cardiovasculaire.)
On doit informer les patientes que les contraceptifs oraux NE PROTÈGENT PAS contre les infections transmissibles sexuellement (ITS), y compris l’infection à VIH et le sida. Pour se prémunir contre les ITS, il est recommandé d'utiliser des condoms en latex ou en polyuréthane EN MÊME TEMPS qu'un contraceptif oral.
Généralités
Quelle que soit l’association œstroprogestative, la préparation prescrite doit contenir la plus faible quantité d’œstrogène et de progestatif qui soit compatible avec un faible taux d’échec et les besoins particuliers de la patiente. Les nouvelles utilisatrices de contraceptifs oraux combinés devraient commencer par des préparations contenant moins de 50 mcg d’œstrogène.
Interrompre le traitement au premier signe de l'une des manifestations suivantes :
- Troubles thromboemboliques ou cardiovasculaires, tels que : thrombophlébite, embolie pulmonaire, trouble vasculaire cérébral, ischémie myocardique, ischémie mésentérique, thrombose mésentérique et thrombose rétinienne.
- États qui prédisposent à la stase veineuse et à la thrombose vasculaire (p. ex., immobilisation après un accident ou alitement imputable à une longue maladie). D’autres méthodes de contraception non hormonales doivent être employées jusqu’à ce que l’utilisatrice reprenne ses activités normales. En ce qui a trait à l’emploi des contraceptifs oraux lorsqu’on envisage une intervention chirurgicale, voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS : Considérations périopératoires.
- Troubles visuels, partiels ou complets
- Œdème papillaire ou lésions vasculaires ophtalmiques
- Céphalée sévère d’origine inconnue ou aggravation des migraines
- Augmentation des crises épileptiques
Les renseignements qui suivent sont issus d’études sur les contraceptifs oraux combinés.
La prise de contraceptifs hormonaux combinés est associée à une augmentation du risque de certaines affections graves, notamment : infarctus du myocarde, thromboembolie, accident vasculaire cérébral, néoplasie hépatique et maladie de la vésicule biliaire. Le risque de morbidité grave et de mortalité est toutefois faible chez les femmes en bonne santé ne présentant aucun facteur de risque sous-jacent, mais augmente de façon significative en présence de facteurs de risque tels que l’hypertension, l’hyperlipidémie, l’obésité ou le diabète.
Carcinogenèse et mutagenèse
Cancer du sein
Une méta-analyse de 54 études épidémiologiques a indiqué la présence d’une légère augmentation du risque relatif (RR = 1,24) de cancer du sein diagnostiqué chez les femmes qui prennent des COC comparativement à celles qui n’en ont jamais utilisé. Cette augmentation s’atténue graduellement au cours des 10 années suivant l’arrêt de l’utilisation du COC. Ces études ne fournissent pas de preuve de relation de cause à effet. Le modèle observé de l’augmentation du risque de cancer du sein peut être attribuable à un dépistage plus précoce de ce cancer chez les utilisatrices de COC, aux effets biologiques des COC, ou à ces deux facteurs réunis. Puisque le cancer du sein est rare chez les femmes de moins de 40 ans, le nombre accru de diagnostics parmi les utilisatrices récentes ou actuelles de COC est minime par rapport au risque de cancer du sein au cours de la vie. Les cancers du sein diagnostiqués chez les femmes ayant déjà pris des contraceptifs oraux ont tendance à être moins avancés sur le plan clinique que ceux détectés chez les femmes n’ayant jamais pris de contraceptifs oraux.
L'âge et des antécédents familiaux très marqués sont les principaux facteurs de risque de cancer du sein. Parmi les autres facteurs de risque établis figurent l’obésité, la nulliparité et une première grossesse menée à terme à un âge avancé. Les groupes de femmes qui risqueraient davantage d’être atteintes d’un cancer du sein avant la ménopause sont les utilisatrices de longue date de COC (plus de huit ans) et celles qui ont commencé à les utiliser à un âge précoce. Chez un petit nombre de femmes, la prise de COC peut accélérer la croissance d’un cancer du sein existant, mais non diagnostiqué. Comme l’accroissement du risque potentiel lié à l’utilisation des COC est faible, il n’y a pas lieu pour l’instant de modifier les règles de prescription.
On devrait montrer aux femmes qui prennent des COC comment pratiquer l’auto-examen des seins et leur demander de prévenir leur médecin dès qu’elles décèlent une masse quelconque. On recommande également un examen clinique annuel des seins, car si un cancer du sein apparaît, la prise de médicaments contenant de l’œstrogène risque de faire progresser rapidement la tumeur.
Cancer du col utérin
Une infection persistante par le virus du papillome humain est le plus important facteur de risque de cancer du col utérin. Certaines études épidémiologiques ont indiqué que l’utilisation de longue durée de COC pourrait contribuer à augmenter ce risque. On ne s'entend cependant pas sur la portée que pourraient avoir certains facteurs de confusion, tels que le dépistage du cancer du col et le comportement sexuel, notamment l’utilisation de méthodes contraceptives de barrière.
Carcinomes hépatocellulaires
Alesse est contre-indiqué en présence ou en cas d’antécédents de tumeurs hépatiques bénignes ou malignes.
Des carcinomes hépatocellulaires peuvent être associés à l’utilisation de COC. Le risque semble s’accroître avec la durée de l’utilisation des COC. Toutefois, le risque de cancer du foie attribuable à l’utilisation de CO (l’incidence excédentaire) est extrêmement faible.
Appareil cardiovasculaire
Facteurs prédisposant à la coronaropathie
Le tabagisme augmente les risques de maladie cardiovasculaire grave et de mortalité reliés à l’usage des COC. Ces risques augmentent avec l’âge et selon l’intensité du tabagisme. Des données scientifiques probantes permettent d’établir à 35 ans la limite d’âge pour l’utilisation des contraceptifs oraux dans le cas des fumeuses.
D’autres femmes présentent indépendamment un risque élevé de maladie cardiovasculaire, notamment les femmes atteintes de diabète, d’hypertension, d’obésité ou d’anomalies du métabolisme des lipides, ou qui ont des antécédents familiaux de ces affections. On ne sait pas exactement si les COC augmentent ou non ce risque.
Chez les non-fumeuses à faible risque de n’importe quel âge, les avantages de l’utilisation des contraceptifs oraux l’emportent sur les risques possibles de maladie cardiovasculaire liés aux préparations à faible teneur hormonale. Par conséquent, on peut prescrire des contraceptifs oraux à ces femmes jusqu’à l’âge de la ménopause.
Hypertension
La prise de contraceptifs oraux combinés est contre-indiquée en présence d’hypertension non maîtrisée (voir CONTRE-INDICATIONS).
Les femmes atteintes d’hypertension essentielle bien maîtrisée peuvent prendre des COC à condition de faire l’objet d’une étroite surveillance. Une hausse importante de la tension artérielle à n’importe quel moment au cours de la prise de COC, chez une femme préalablement normotendue ou hypertendue, impose l’arrêt du traitement.
Des hausses de la tension artérielle ont été observées chez des utilisatrices de COC. En général, la hausse tensionnelle régresse et la tension artérielle retourne aux valeurs initiales après l’arrêt des COC. Il ne semble y avoir aucune différence dans l’incidence d’hypertension, que la femme ait déjà pris ou non des contraceptifs oraux.
Système endocrinien et métabolisme
Diabète
Des cas d’intolérance au glucose ont été rapportés parmi les utilisatrices de COC. Les COC actuels à faible dose n’exercent qu’un effet minime sur le métabolisme du glucose. Les diabétiques ou les femmes ayant des antécédents familiaux de diabète doivent faire l’objet d’une surveillance attentive pour déceler toute altération du métabolisme des glucides. Les femmes diabétiques, prédisposées au diabète ou présentant une intolérance au glucose doivent faire l’objet d’une étroite surveillance si elles prennent un COC. Les jeunes diabétiques dont la maladie est récente et bien maîtrisée, et qui ne présentent pas d’hypertension ni de manifestations d’atteinte vasculaire, comme des modifications du fond d’œil, doivent être examinées plus fréquemment lorsqu’elles utilisent des contraceptifs oraux.
Effets sur les lipides et autres effets métaboliques
Une faible proportion de femmes présenteront des anomalies du bilan lipidique pendant qu'elles prennent des CO. Une méthode de contraception non hormonale doit être envisagée chez les femmes présentant une dyslipidémie non maîtrisée. Une hypertriglycéridémie persistante peut survenir chez une faible proportion d'utilisatrices de COC. Des hausses des triglycérides plasmatiques peuvent entraîner une pancréatite ou d’autres complications.
Les femmes sous traitement hypolipidémiant doivent être suivies de près si elles choisissent de prendre des COC.
Appareil digestif
Les résultats publiés d’études épidémiologiques indiquent un lien possible entre l’utilisation de contraceptifs oraux combinés et la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. Ce lien n’a toutefois pas été clairement établi.
Absorption
Les vomissements ou la diarrhée peuvent réduire l'absorption des contraceptifs oraux, ce qui entraîne une diminution des concentrations sériques et, par conséquent, peut réduire l’efficacité contraceptive. Les médecins devraient donc recommander à leurs patientes d’utiliser une méthode contraceptive auxiliaire si elles présentent ces troubles gastro-intestinaux.
Appareil génito-urinaire
Saignements vaginaux
Il faut rechercher la cause des saignements vaginaux irréguliers et persistants afin d’exclure une affection sous-jacente (voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS : Fonction sexuelle et reproduction).
Fibromes
On doit surveiller de près les femmes ayant des fibromes (léiomyomes). Une augmentation soudaine du volume des fibromes, la douleur et la sensibilité au toucher nécessitent l’interruption de l’usage des COC.
Hématologie
Thrombose ou thromboembolie veineuses ou artérielles
L’usage des contraceptifs oraux combinés est lié à un risque accru de thrombose et de thromboembolie veineuses et artérielles.
Thrombose ou thromboembolie veineuses
Selon les résultats d’études épidémiologiques, l’incidence de thromboembolie veineuse chez les femmes utilisant des contraceptifs oraux renfermant une faible dose d’œstrogène (moins de 50 mcg d’éthinylœstradiol) est de 20 à 40 cas par 100 000 années-femmes; le risque évalué varie en fonction du progestatif. Cette incidence est comparable à celle que l’on observe chez les femmes qui n’ont jamais utilisé de contraceptifs oraux, soit 5 à 10 cas par 100 000 années- femmes.
Les utilisatrices de COC s’exposent à un risque accru de thrombose et de thromboembolie veineuses comparativement aux femmes qui n’en utilisent pas. On a signalé des cas de thrombose veineuse profonde, de thrombophlébite, d’embolie pulmonaire et de thrombose mésentérique. L’augmentation du risque est plus forte au cours de la première année d’utilisation d’un COC. Ce risque demeure toutefois inférieur à celui qui est associé à la grossesse, ce dernier étant évalué à 60 cas par 100 000 années-femmes. La thromboembolie veineuse est mortelle dans 1 à 2 % des cas.
Autres facteurs de risque de thromboembolie veineuse
Les facteurs de risque de thromboembolie veineuse comprennent entre autres des antécédents personnels, des antécédents familiaux (la survenue d'un cas chez un proche parent à un âge relativement jeune évoque une prédisposition génétique), une obésité sévère (indice de masse corporelle ≥ 30 kg/m2) et le lupus érythémateux disséminé. Le risque de thromboembolie veineuse augmente également avec l’âge. Par ailleurs, une immobilisation prolongée, une intervention chirurgicale majeure, un traumatisme, un accouchement récent ou un avortement au cours du deuxième trimestre de la grossesse peuvent augmenter temporairement le risque de thromboembolie veineuse. Les patientes ayant une jambe dans le plâtre devraient faire l'objet d'un suivi étroit.
Si une prédisposition héréditaire ou acquise à la thromboembolie veineuse est soupçonnée, on devrait adresser la patiente à un spécialiste qui l’aidera à décider si elle devrait ou non utiliser un COC.
Thrombose et thromboembolie artérielles
L’usage d’un contraceptif oral combiné accroît le risque de thrombose et de thromboembolie artérielles. On a signalé des cas d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux (accidents ischémiques et hémorragiques, ischémie cérébrale transitoire). Pour des renseignements sur la thrombose vasculaire rétinienne, voir la section MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS : Yeux.
Le risque de thrombose et de thromboembolie artérielles s’accroît encore plus chez les femmes qui présentent des facteurs de risque sous-jacents. Les facteurs de risque de thrombose et de thromboembolie artérielles sont entre autres le tabagisme, l’hypertension, les hyperlipidémies, l’obésité et le vieillissement. Il faut faire preuve de prudence lorsqu’on prescrit des contraceptifs oraux combinés à ces femmes.
Fonctions hépatique, biliaire et pancréatique
Fonction hépatique
ALESSE est contre-indiqué en présence d’hépatopathie évolutive ou de résultats anormaux aux épreuves du fonctionnement hépatique (voir CONTRE-INDICATIONS et INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES : Effets du médicament observés au cours des analyses de laboratoire).
Les patientes qui présentent une perturbation de la fonction hépatique aiguë ou chronique devront cesser d’utiliser des COC jusqu’au retour à la normale des marqueurs de la fonction hépatique.
Hépatite C
Au cours des essais cliniques menés chez des patientes infectées par le virus de l’hépatite C et recevant un traitement associant l’ombitasvir, le paritaprévir, le ritonavir et le dasabuvir, avec ou sans ribavirine, on a observé une fréquence significativement plus importante de l’élévation du taux de transaminases (ALT) à plus de 5 fois la limite supérieure de la normale (LSN) chez les femmes qui prenaient des médicaments renfermant de l’éthinylœstradiol, comme les COC. Par conséquent, Alesse 21 et Alesse 28 sont contre-indiqués chez les patientes recevant un traitement par ces médicaments contre l’hépatite C (voir CONTRE-INDICATIONS et INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES).
Maladie de la vésicule biliaire
Chez les femmes atteintes d’une maladie de la vésicule biliaire qui présentent des symptômes, on doit s’assurer que les bienfaits du traitement l’emportent sur les risques; l’utilisation d’un contraceptif oral combiné peut aggraver une maladie existante.
Ictère
On devrait prescrire avec une grande prudence et sous une étroite surveillance des contraceptifs oraux aux femmes ayant des antécédents d’ictère. Des cas de cholostase liée à l’emploi de contraceptifs oraux ont été signalés chez des femmes ayant des antécédents de cholostase gravidique. L’utilisation de contraceptifs hormonaux pourrait déclencher un nouvel épisode de cholostase chez les femmes qui en ont déjà souffert. Le cas échéant, elles doivent cesser de prendre ALESSE.
L’apparition d’un prurit généralisé sévère ou d’un ictère commande l’interruption des contraceptifs oraux jusqu’à ce que le trouble ait disparu.
Si une femme développe un ictère qui se révèle de type cholestatique, elle ne devrait pas recommencer à prendre des contraceptifs oraux. Chez les femmes qui prennent des contraceptifs hormonaux, des modifications de la composition de la bile peuvent survenir, et on a fait état d'une incidence accrue de calculs biliaires.
Nodules hépatiques
On a signalé des nodules hépatiques (adénomes et hyperplasie nodulaire focale), surtout après une utilisation prolongée des contraceptifs oraux. Bien que ces nodules soient extrêmement rares, ils ont déjà causé des hémorragies intra-abdominales fatales et doivent être pris en considération en présence d'une masse abdominale, d'une douleur aiguë à l'abdomen ou de signes d'hémorragie intra-abdominale.
Des lésions hépatocellulaires ont été signalées avec l’utilisation de contraceptifs oraux combinés. L’identification précoce de ces lésions iatrogéniques peut contribuer à réduire l’hépatotoxicité quand la patiente cesse de prendre les contraceptifs oraux. Dans les cas où un diagnostic de lésion hépatocellulaire est posé, les patientes doivent cesser de prendre les contraceptifs oraux combinés, utiliser une méthode contraceptive non hormonale et consulter leur médecin.
Fonction pancréatique
Voir les sections MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS : Système endocrinien et métabolisme, Effets sur les lipides et autres effets métaboliques.
Système immunitaire
Œdème angioneurotique
Les œstrogènes exogènes peuvent provoquer ou aggraver des symptômes d’œdème angioneurotique, en particulier chez les femmes atteintes d’œdème angioneurotique héréditaire.
Système nerveux
Migraines et céphalées
L'apparition ou l'exacerbation de migraines ou l'apparition de céphalées inhabituelles, récurrentes, persistantes ou sévère commandent l'interruption de la prise des COC et l’évaluation des causes (voir CONTRE-INDICATIONS).
Le risque d'accident vasculaire cérébral peut être plus élevé lorsque la femme atteinte de migraines prend des contraceptifs oraux (voir CONTRE-INDICATIONS).
Yeux
Les femmes enceintes ou qui prennent des COC peuvent faire de l’œdème de la cornée, ce qui peut entraîner des troubles de la vue et modifier la tolérance à l’égard des lentilles cornéennes, surtout si ces dernières sont de type rigide. Les lentilles souples ne posent habituellement pas de difficulté. En présence de troubles oculaires ou d’une tolérance réduite à l’égard des lentilles cornéennes, on peut conseiller un arrêt temporaire ou permanent du port des lentilles.
Lors de l’usage de COC, on a signalé des cas de thrombose des vaisseaux rétiniens pouvant entraîner une perte partielle ou complète de la vue. En présence de signes ou de symptômes tels que changements de la vue, début de proptose ou de diplopie, œdème papillaire ou lésions des vaisseaux rétiniens, il y a lieu d’interrompre les COC et de chercher immédiatement la cause du trouble.
Considérations périopératoires
Complications thromboemboliques postchirurgicales
Chez les utilisatrices de COC, il y a un risque accru de complications thromboemboliques à la suite d’une intervention chirurgicale majeure. Il faut, si possible, interrompre l’utilisation des COC et recourir à une autre méthode de contraception au moins un mois avant une intervention chirurgicale élective majeure et pendant les périodes d’immobilisation prolongée. Il faut attendre au moins deux semaines après l’intervention chirurgicale et la première menstruation qui suit le départ de l’hôpital avant de reprendre la contraception orale.
Santé mentale
Les femmes ayant des antécédents de troubles de l'émotivité, surtout de type dépressif, sont plus sujettes à une rechute si elles prennent des COC. Il faut surveiller de près les utilisatrices de COC ayant des antécédents de dépression et interrompre le médicament en cas de manifestation grave d'un nouvel épisode de dépression. Lorsqu’une dépression importante survient pendant la prise de COC, il faut interrompre la médication et recourir à une autre méthode contraceptive afin de déterminer si le trouble est relié au médicament. Les femmes atteintes du syndrome prémenstruel peuvent avoir une réaction variable aux contraceptifs oraux, allant de l’atténuation des symptômes à l’aggravation du trouble.
Fonction rénale
Rétention aqueuse
Les contraceptifs hormonaux peuvent provoquer une certaine rétention aqueuse.
Fonction sexuelle et reproduction
Retour à la fécondité
Après avoir cessé de prendre des contraceptifs oraux, la femme devrait attendre au moins une première menstruation normale avant de chercher à devenir enceinte, afin que l’âge gestationnel puisse être déterminé. Dans l’intervalle, une autre méthode de contraception devrait être utilisée.
Saignements vaginaux
Des épisodes de métrorragie ou de microrragie peuvent survenir lors de la prise de COC, en particulier durant les trois premiers mois du traitement. Si les saignements persistent ou réapparaissent, on doit envisager les causes non hormonales et prendre les mesures diagnostiques nécessaires pour écarter la possibilité de grossesse, d’infection, de tumeur maligne ou de toute autre affection. Il faut rechercher la cause des saignements vaginaux irréguliers et persistants afin d’exclure une affection sous-jacente. Si toute possibilité d'atteinte sous-jacente a été éliminée (voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS : Cancer du col utérin), l'usage soutenu du COC ou le changement pour une autre préparation est susceptible de résoudre le problème.
Aménorrhée
Chez certaines femmes, l’hémorragie de retrait peut ne pas survenir durant l’intervalle sans prise de comprimés. Si la femme a pris le COC conformément aux directives, il est peu probable qu’elle soit enceinte. Toutefois, si la femme n’a pas pris le COC conformément aux directives avant la première absence d’hémorragie de retrait ou manifeste deux absences d’hémorragie de retrait consécutives, elle doit cesser de prendre les comprimés et employer une méthode de contraception non hormonale jusqu’à ce que la possibilité d’une grossesse soit écartée. Il faut éliminer la possibilité de grossesse avant de reprendre l’utilisation du COC.
Les femmes ayant des antécédents d’oligoménorrhée, d’aménorrhée secondaire ou d’irrégularité menstruelle peuvent continuer d’avoir des cycles anovulatoires ou devenir aménorrhéiques après un traitement œstroprogestatif.
L’aménorrhée qui persiste six mois ou plus après l’arrêt du traitement nécessite un examen attentif de la fonction hypothalamo-hypophysaire, surtout si elle s’accompagne d’une sécrétion mammaire.
Réduction de l’efficacité
L’efficacité des COC peut être réduite en cas d’oubli de comprimés, de troubles gastro- intestinaux ou d'utilisation concomitante de certains médicaments (voir INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES).
Peau
L’utilisation de contraceptifs hormonaux peut parfois causer un chloasma, particulièrement chez les femmes ayant des antécédents de masque de grossesse. Les femmes qui sont plus susceptibles d’être atteintes d’un chloasma devraient éviter d’exposer les régions normalement touchées au soleil et aux rayons ultraviolets pendant qu’elles prennent des contraceptifs hormonaux.
Populations particulières
Femmes enceintes
La femme enceinte ne doit pas prendre de contraceptifs oraux. Si une femme devient enceinte au cours de son traitement par ALESSE, elle devrait cesser ce dernier. Toutefois, lorsqu'une grossesse accidentelle survient durant la prise d'un contraceptif oral, rien n'indique de façon concluante que l'œstrogène et le progestatif contenus dans le contraceptif nuiront au développement de l'enfant.
Femmes qui allaitent10,13,18,22,23,31
On sait que les constituants hormonaux des contraceptifs oraux passent dans le lait maternel et peuvent en réduire la quantité et la qualité. Des études dont les résultats ont été publiés indiquent qu’au cours de la lactation, 0,1 % de la dose quotidienne de lévonorgestrel maternel et 0,02 % de la dose quotidienne d’éthinylœstradiol maternel peuvent passer dans le lait ingéré par le nourrisson.
On a signalé des effets indésirables chez le nourrisson, dont la jaunisse et la distension mammaire. On doit conseiller à la femme qui allaite d’utiliser une autre méthode contraceptive que les contraceptifs oraux, et ce, tant que le nourrisson n'a pas été sevré.
Enfants (< 16 ans)
L'innocuité et l'efficacité des comprimés ALESSE ont été établies chez les femmes en âge de procréer. L’emploi de ce produit avant les premières règles n’est pas indiqué.
Personnes âgées (> 65 ans)
ALESSE n’est pas indiqué chez les femmes ménopausées.
Surveillance et analyses de laboratoire
Examen physique et suivi
Avant de prescrire un contraceptif oral, il faut effectuer une anamnèse, en notant soigneusement les antécédents familiaux, ainsi qu’un examen physique complet, y compris une mesure de la tension artérielle. De plus, la possibilité d’une perturbation du système de coagulation doit être écartée si un membre de la famille a déjà souffert d’un trouble thromboembolique (p. ex. thrombose veineuse profonde, accident vasculaire cérébral ou infarctus du myocarde) à un jeune âge. On doit également examiner les seins, le foie, les extrémités et les organes pelviens. On réalisera un test de Papanicolaou (PAP) si l’examen est indiqué, notamment chez les femmes ayant une vie sexuelle active.
Le premier examen de suivi doit être réalisé trois mois après la prescription des contraceptifs oraux. Par la suite, on effectuera un examen au moins une fois par année, ou plus souvent, s’il y a lieu. L’examen annuel doit comporter les mêmes éléments que l’examen initial (décrit ci-dessus) ou être conforme aux recommandations du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs.
Prélèvements de tissus
L'anatomopathologiste qui examine un frottis vaginal ou un fragment de tissu prélevé par chirurgie doit savoir que le spécimen provient d'une femme sous contraceptif oral.